La Coalition
les Paroles et les Actes
Qu'est-ce qu'un Gouvernement de Coalition? L'Encyclo-pédie soviétique, sous la rubrique démocratie populaire, définit clairement ce qu'est un gouvernement de coalition selon le mo-dèle des gouvernements formés en Europe de l'Est après la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, dans un gouvernement de coa-lition, il y a toujours 2 composantes: communiste et non com-muniste. L'Encyclopédie soviétique explique que les communis-tes doivent se concentrer sur les postes militaires et de sécurité plutôt que de s'attacher à occuper la présidence ou d'autres posi-tions prééminentes, mais qui ne sont pas la source du vrai pou-voir.
A partir de là une fois que les communistes auront conso-lidé leur pouvoir, ils seront en mesure d'exercer la pression par la force sur les non-communistes, finalement les non-commu-nistes, sous une telle pression, abandonneront d'eux-mêmes leurs positions. C'est effectivement cette stratégie qui fut appliquée dans tous les pays d'Europe de l'Est occupés par l'Armée rouge en 1945. On y établit systématiquement des gouvernements de Front populaire rassemblant de larges serments du spectre poli-tique et social en collaboration avec les Partis Communistes lo-caux. Après 3 ou 4 ans, les communistes se retrouvèrent seuls au pouvoir dans tous ces pays.
Le cas de Cuba et celui du Nicaragua illustrent ce pro-cessus. Le premier souci des frères Castro ne fut pas de mettre la main sur la présidence, mais sur le ministère de la Défense. Au Nicaragua, les Sandinistes Tomas Borge et Humberto Ortega devinrent respectivement ministre de l'Intérieur et ministre de la Défense. Les Sandinistes mirent en avant des personnalités non-communistes comme Alfonsa Robelo et Violeta Chamorro, mais une fois la situation bien en main, ils forcèrent leurs partenaires de la coalition soit à trahir leurs principes, soit à démissionner.
Au Viêtnam, on mit une personnalité comme Madame Nguyên Thi Binh, Ministre des Affaires Etrangères du GRP du Sud-Viêtnam, en vedette pour symboliser la participation démo-cratique au gouvernement. Mais aujourd'hui, après la libération de Saïgon, elle a disparu des tablettes du pouvoir .Au Laos, on lance une personnalité neutraliste le prince Souvanna Phouma. Aujourd'hui il est mort dans la prison-hôpital au Viêtnam...
Certains diront que ce n'est pas là le vrai communisme. Ils prétendront que Joseph Staline s'est emparé du communisme pour le dévoyer. Les révolutionnaires proclament souvent: "Dans notre pays, le communisme sera différent. Nous allons y édi-fier le vrai marxisme. Nous aurons ce qui n'a existé nulle part jusqu'ici. Nous allons construire une société marxiste de jus-tice". La réalité, cependant, nous montre que chaque prise de pouvoir marxiste a abouti à la même barbarie et aux mêmes échecs économiques.
Nous devons tirer la leçon de l'Holocauste. Les intentions de Hitler étaient clairement exprimées dans "Mein Kampf", mais on n'a pas pris la peine de lire ses écrits ou on ne les a pas pris au sérieux. En fait, ce qui se passa en Allemagne nazie n'-était que l'application de la vision de Hitler. De même, ce qui se passe dans les pays communistes résulte de l'application du mar-xisme-léninisme, tel qu'il est décrit dans le Manifeste commu-niste... Que faire de Lénine?... Quels sont les paramètres idéolo-giques et moraux du marxisme-léninisme? Il serait naïf de pen-ser que ce sont les mêmes que les nôtres.
Ainsi le négociateur américain Charles Burton Marshall, cité par Jean Kirkpatrick dans son ouvrage "La stratégie du triomphe", commentait: "Dans le langage de la théorie du jeu, les communistes et les non-communistes sont comme des adver-saires jouant à des jeux qui obéissent à des règles différentes sur le même échiquier. Les Etats-Unis, les nations d'Europe occi-dentale et beaucoup d'autres sont engagés dans un jeu qui tend à la résolution des conflits par l'accommodation partielle des intérêts de toutes les parties. L'achèvement d'un équilibre stable - appelé paix- est son but. Ce jeu conçoit l'adversaire comme un homme fondamentalement raisonnable avec des objectifs limi-tés, disposé à un compromis, prêt à discuter les mérites respec-tifs de telle ou telle position, de jouer selon les règles et d'obéir à l'arbitre. Les dirigeants communistes, de l'autre côté, jouent un jeu qui tend à la résolution des conflits par la défaite et l'ab-sorption de l'ennemi. Ce jeu conçoit l'adversaire comme un ennemi mortel, d'une nature intrinsèquement agressive et traî-tresse. La seule règle de ce jeu est la loi de la jungle: la survie et la victoire par tous les moyens possibles. Il n y a pas d'ar-bitre. Le monde entier est l'échiquier".
Qu'il nous soit bien clair que les communistes n'agissent pas dans une perspective Judéo-chrétienne ou une philosophie bhramano-bouddhique. Leur système moral est différent du nôtre. Vladimir Lénine disait que les communistes devraient être prêts à recourir à n'importe quelle supercherie, ruse ou méthode illé-gale pour faire avancer les objectifs révolutionnaires. Des ex-pressions communément utilisées, avec une signification impré-cise par les Occidentaux, ont une définition tout à fait claire pour les communistes. Par exemple, selon la pensée léniniste, la "Coexistence pacifique est une ligne révolutionnaire, une stra-tégie révolutionnaire. Le but de la stratégie de coexistence paci-fique est d'assurer les conditions favorables à la victoire du Socialo-Communisme mondial…".
Les Communistes, parlent souvent de PAIX, mais de quelle paix s'agit-il? Selon Lénine, "la politique de l'Union Soviétique est une politique de paix. C'est simplement une autre forme, dans les conditions présentes, de se battre contre le capita-lisme". Pour les Soviétiques, la vraie paix ne peut venir que quand le monde entier sera communisé.
En 1930, le triple lauréat du "Prix Lénine", Dmitri Manuilski, explique: "La guerre à mort entre le communisme et le capita-lisme est inévitable. Certes, nous ne sommes pas encore assez forts pour attaquer. Notre heure viendra dans 20 ou 30 ans. Pour vaincre, il nous faut user de surprise. Nous commencerons par mettre en oeuvre le Mouvement de la Paix le plus théâtral qu ait jamais existé. Il y aura des propositions percutantes et des concessions extraordinaires. Les pays capitalistes, stupides et décadents comme ils le sont, travailleront avec plaisir à leur propre destruction. Ils ramperont bientôt en direction du piège d'une nouvelle amitié que nous leur tendrons. Et quand ils se seront défaits de leur glacis protecteur, nous les écraserons de notre poing fermé".
La conception des communistes de la détente a été révélée dans un échange entre Leonid Brejnev et Walter Ulbricht, ancien président du Conseil l'Etat d'Allemagne de l'Est. M. Ulbricht pensait qu'il n'était pas sage de poursuivre une politique de dé-tente. Cependant, Brejnev tint à rassurer ses camarades: "Faites-nous confiance, camarades, parce que d'ici 1985, comme résul-tat de ce que nous accomplissons à travers la détente, nous au-rons accompli la majeure partie de nos objectifs en Europe de l'Ouest. D'ici 1985, nous aurons consolidé nos positions. Nous serons prêts à exercer notre volonté partout où nous le dési-rons…".
D'une manière générale, on peut résumer la stratégie sovié-tique comme suit: "En position de faiblesse, négocions. En po-sition de force, attaquons". C'est seulement quand Dwight David Eisenhower (1890-1969), Président des Etats-Unis, menaça se-crètement d'utiliser les armes nucléaires en Corée que les Nord-coréens acceptèrent un armistice.
Quand le Président Nixon reprit les bombardements sur le Viêtnam, les nord-viêtnamiens acceptèrent des Accords de Paix. Huit mois après que Richard Nixon eût quitté son poste, les nord-viêtnamiens envahissaient le Sud. Régulièrement, les So-viétiques insistent pour que l'on interdise les armes spatiales. En réalité, ils ont déjà développé des systèmes anti-satellites opéra-tionnels et la technologie du laser; ils craignent tout simplement que les Etat-Unis les rattrapent dans ces domaines. Les Soviéti-ques ont réussi à négocier un traité, le traité ABM de 1972, où les Etats-Unis ont promis de ne pas construire de système de défense effectif contre les missiles balistiques. Tandis que les Etats-Unis ont respecté jusque-là ce traité, les Soviétiques l'ont violé. L'existence de radars soviétiques ABM, de même que de multiples violations du traité SALT II, ont été révélées et prou-vées par le Gouvernement Américain.
En 1973, les Etats-Unis abandonnaient une Guerre à demi
victoire au Viêtnam. Mon rôle est de comprendre les leçons de cet abandon. Aujourd'hui, beaucoup de gens sont tombés victi-mes du syndrome viêtnamien, ayant une réaction quasiment pa-ranoïaque à la seule idée d'envoyer des troupes américaines à l'étranger. Nous devons comprendre pourquoi la leçon du Viêt-nam est si importante dans la stratégie communiste.
En 1967, l'agence cubaine "Prensa Latina" publia un mes-sage de Che Guevara "de quelque part dans le monde à l'Orga-nisation de solidarité des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Améri-que latine ". Guevara déclarait: "Combien lumineux serait l'a-venir si 2, 3, beaucoup de Viêtnams fleurissaient à la surface de la terre, avec leurs pourcentages de morts et d'immenses tra-gédies, avec leurs actes d'héroïsme quotidiens, avec leurs atta-ques répétées contre l'impérialisme, l'obligeant à disperser ses forces sous le coup de la haine grandissante des peuples du monde entier!... ".
Certains démagogues proclament "Plus de Viêtnam!", mais l'objectif des communistes est de créer "un, deux, trois, beau-coup de Viêtnams". Ils pensent que cet engagement épuisera les ressources du Monde Libre et surtout affaiblira sa volonté de résister. Pourquoi les Etats-Unis abandonnèrent-ils une Guerre inachevée au Viêtnam? On ne peut pas dire que c'était à cause du manque d'armement. Les Etats-Unis ont laissé un stock d'ar-mes modernes d'une valeur de 5.000.000.000 de US$ en quittant le Viêtnam. L'armée américaine fut battue psychologiquement par des gens qui luttaient souvent avec un armement beaucoup plus primitif. On ne peut non plus attribuer l'abandon aux con-ditions économiques du pays. Pendant plusieurs années après la chute de Saïgon, on continua de contrôler très étroitement les déplacements de nord-viêtnamiens vers le sud, de peur qu'ils ne découvrent qu'en fait, contrairement à la propagande, cette partie du Viêtnam était bien plus prospère que le nord. Ce n'est pas non plus à cause de la répression politique au Sud-Viêtnam que la guerre fut abandonnée et considérée comme perdue. Par compa-raison avec d'autres nations de la région, il y avait au Sud-Viêt-nam une relative liberté politique.
Pourquoi donc abandonna-t-on cette guerre? Mao Tse Toung dit une fois: " Les armes sont importantes, mais elles ne sont pas le facteur décisif. L’homme est le facteur décisif". Durant la guerre du Viêtnam, les américains manquaient d'un but pour se battre. Comme le dit la chanson populaire américaine:
- Un, deux, trois, pourquoi combattons-nous ?
- Ne me demande pas, je m'en moque.
- Le prochain arrêt c'est le Viêtnam.
Cette attitude contraste fondamentalement avec celle des communistes. Quand les communistes chinois occupèrent Pékin après des années de lutte contre les forces nationalistes de Chiang Kai Chek, des histoires commencèrent à circuler sur les participants à la Longue Marche qui n'avaient rien à manger. Ces soldats seraient allés voir Mao Tse Toung pour expliquer leur situation. Et ce dernier aurait répliqué: "Faites cuire vos chaussures et mangez-en la semelle". C'est ce qu'ils firent.
Quand ces troupes victorieuses entrèrent dans Pékin, Mao les rassembla et dit: "Ne pensez pas que votre sort sera meilleur à présent. Il ne le sera pas. Mais je vous promets une chose: le sort de vos enfants, lui, sera plus facile".
Qu'est-ce qui pouvait inspirer ces gens à vivre une telle vie de sacrifice et de dévouement? Qu'est-ce qui leur donnait une telle détermination? C'était l'idéologie marxiste.
L'idéologie marxiste procure un rêve et montre les étapes pour le réaliser. Beaucoup attribuent les morts et les souffrances imputables au communisme à Joseph Vissarionovich, Djougat-chvili Staline (1879-1953). Mais le russe Vladimir Ilitch Oulia-nov Lénine (1870-1924), dans l'Etat et la Révolution, se servit des écrits de Karl Marx (1818-1883) pour prouver que de tels moyens étaient idéologiquement nécessaires pour accomplir le but. Le But, c'était le rêve marxiste.
Du marxisme émane un pouvoir mystique. Cette idéologie a le pouvoir de captiver les hommes et de leur insuffler un idéal et un rêve d'un caractère quasiment religieux. L'écrivain André Gide, parlant de son expérience du marxisme en 1935, commen-tait: "Ma conversion est comme une foi. Tout mon être est con-centré sur un but unique. Dans l'état déplorable du monde mo-derne, le plan de l'Union Soviétique semble constituer le salut de l'humanité". Dans sa dernière lettre à ses parents avant sa mort, Che Guevara écrivit les paroles suivantes: "Le marxisme a pris racine et s'est purifié en moi. Je crois en la lutte armée comme en l'unique solution pour ceux qui veulent se libérer, et je reste fidèle à mes croyances... ".
Le marxisme et ses promesses ont été capables d'enflam-mer le coeur des hommes à travers le monde entier, faisant naî-tre en eux la conviction que finalement un monde éthique et prospère sera le fruit de leurs efforts s'ils acceptent de se battre et de se sacrifier aujourd'hui. Quels sont les fruits réels du mar-xisme? Des milliers de boat people. Des millions d'affamés. Des massacres en quantité. Plutôt que de s'excuser à la face du monde pour la destruction d'un avion civil de la KAL en 1983, les Soviétiques ont déclaré que leur espace était sacré et décoré le pilote responsable pour sa défense de la patrie en danger.
Le "Magazine Forces" du 6 Décembre 1982 observait qu'-après 66 ans, l'URSS n'avaient réalisé qu'une longue marche vers nulle part. Le marxisme ne marche pas parce que ses fon-dements idéologiques sont faux. Le matérialisme dialectique, le matérialisme historique, les théories économiques de Marx, la théorie marxiste de l'aliénation, sont intégralement fondés sur la science obsolète des XVII et XVIIIème siècles.
Dans le passé, l'Occident a essayé de traiter le commu-nisme de différentes manières. On a souligné ses atrocités. On n'a pas manqué d'évoquer la personnalité pervertie de certains dirigeants communistes. Aujourd'hui, le temps est venu de met-tre fin au communisme. Le point le plus faible du communisme est son idéologie.
Face aux développements de la science au XXème siècle, le marxisme ne tient guère. Le marxisme, basé sur le matérialisme, est devenu totalement obsolète au tournant du siècle, avec le développement des théories d'Einstein et les implications du principe d'entropie. Le XXème siècle est l'époque où nous devons lancer une offensive idéologique contre le marxisme. De la même manière, nous devons réfléchir sur le statut du Monde Libre et le réévaluer. Quelles sont nos positions? Que voulons-nous accomplir? Comme nous l'avons vu, le monde communiste a dénoncé avec succès les injustices du Monde Libre. Incons-ciemment, la presse occidentale a souvent servi d'instrument pour exposer ces injustices sans montrer en contrepartie que le com-munisme n'avait aucune solution à ces problèmes. Cette politi-que naïve et à courte vue a conduit à retourner la population contre certains gouvernements en les laissant face à un avenir incertain une fois le communisme installé.
En réponse à ce problème nous devons, tout d'abord, réali-ser que le communisme est un parent idéologique du nazisme et qu'il adonné lieu au même type de barbarie. Ensuite, nous de-vons élaborer une vision du monde qui réponde aux exigences de la condition humaine.
Surin (Thailande), le 3 Novembre 1987.
les Paroles et les Actes
Qu'est-ce qu'un Gouvernement de Coalition? L'Encyclo-pédie soviétique, sous la rubrique démocratie populaire, définit clairement ce qu'est un gouvernement de coalition selon le mo-dèle des gouvernements formés en Europe de l'Est après la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, dans un gouvernement de coa-lition, il y a toujours 2 composantes: communiste et non com-muniste. L'Encyclopédie soviétique explique que les communis-tes doivent se concentrer sur les postes militaires et de sécurité plutôt que de s'attacher à occuper la présidence ou d'autres posi-tions prééminentes, mais qui ne sont pas la source du vrai pou-voir.
A partir de là une fois que les communistes auront conso-lidé leur pouvoir, ils seront en mesure d'exercer la pression par la force sur les non-communistes, finalement les non-commu-nistes, sous une telle pression, abandonneront d'eux-mêmes leurs positions. C'est effectivement cette stratégie qui fut appliquée dans tous les pays d'Europe de l'Est occupés par l'Armée rouge en 1945. On y établit systématiquement des gouvernements de Front populaire rassemblant de larges serments du spectre poli-tique et social en collaboration avec les Partis Communistes lo-caux. Après 3 ou 4 ans, les communistes se retrouvèrent seuls au pouvoir dans tous ces pays.
Le cas de Cuba et celui du Nicaragua illustrent ce pro-cessus. Le premier souci des frères Castro ne fut pas de mettre la main sur la présidence, mais sur le ministère de la Défense. Au Nicaragua, les Sandinistes Tomas Borge et Humberto Ortega devinrent respectivement ministre de l'Intérieur et ministre de la Défense. Les Sandinistes mirent en avant des personnalités non-communistes comme Alfonsa Robelo et Violeta Chamorro, mais une fois la situation bien en main, ils forcèrent leurs partenaires de la coalition soit à trahir leurs principes, soit à démissionner.
Au Viêtnam, on mit une personnalité comme Madame Nguyên Thi Binh, Ministre des Affaires Etrangères du GRP du Sud-Viêtnam, en vedette pour symboliser la participation démo-cratique au gouvernement. Mais aujourd'hui, après la libération de Saïgon, elle a disparu des tablettes du pouvoir .Au Laos, on lance une personnalité neutraliste le prince Souvanna Phouma. Aujourd'hui il est mort dans la prison-hôpital au Viêtnam...
Certains diront que ce n'est pas là le vrai communisme. Ils prétendront que Joseph Staline s'est emparé du communisme pour le dévoyer. Les révolutionnaires proclament souvent: "Dans notre pays, le communisme sera différent. Nous allons y édi-fier le vrai marxisme. Nous aurons ce qui n'a existé nulle part jusqu'ici. Nous allons construire une société marxiste de jus-tice". La réalité, cependant, nous montre que chaque prise de pouvoir marxiste a abouti à la même barbarie et aux mêmes échecs économiques.
Nous devons tirer la leçon de l'Holocauste. Les intentions de Hitler étaient clairement exprimées dans "Mein Kampf", mais on n'a pas pris la peine de lire ses écrits ou on ne les a pas pris au sérieux. En fait, ce qui se passa en Allemagne nazie n'-était que l'application de la vision de Hitler. De même, ce qui se passe dans les pays communistes résulte de l'application du mar-xisme-léninisme, tel qu'il est décrit dans le Manifeste commu-niste... Que faire de Lénine?... Quels sont les paramètres idéolo-giques et moraux du marxisme-léninisme? Il serait naïf de pen-ser que ce sont les mêmes que les nôtres.
Ainsi le négociateur américain Charles Burton Marshall, cité par Jean Kirkpatrick dans son ouvrage "La stratégie du triomphe", commentait: "Dans le langage de la théorie du jeu, les communistes et les non-communistes sont comme des adver-saires jouant à des jeux qui obéissent à des règles différentes sur le même échiquier. Les Etats-Unis, les nations d'Europe occi-dentale et beaucoup d'autres sont engagés dans un jeu qui tend à la résolution des conflits par l'accommodation partielle des intérêts de toutes les parties. L'achèvement d'un équilibre stable - appelé paix- est son but. Ce jeu conçoit l'adversaire comme un homme fondamentalement raisonnable avec des objectifs limi-tés, disposé à un compromis, prêt à discuter les mérites respec-tifs de telle ou telle position, de jouer selon les règles et d'obéir à l'arbitre. Les dirigeants communistes, de l'autre côté, jouent un jeu qui tend à la résolution des conflits par la défaite et l'ab-sorption de l'ennemi. Ce jeu conçoit l'adversaire comme un ennemi mortel, d'une nature intrinsèquement agressive et traî-tresse. La seule règle de ce jeu est la loi de la jungle: la survie et la victoire par tous les moyens possibles. Il n y a pas d'ar-bitre. Le monde entier est l'échiquier".
Qu'il nous soit bien clair que les communistes n'agissent pas dans une perspective Judéo-chrétienne ou une philosophie bhramano-bouddhique. Leur système moral est différent du nôtre. Vladimir Lénine disait que les communistes devraient être prêts à recourir à n'importe quelle supercherie, ruse ou méthode illé-gale pour faire avancer les objectifs révolutionnaires. Des ex-pressions communément utilisées, avec une signification impré-cise par les Occidentaux, ont une définition tout à fait claire pour les communistes. Par exemple, selon la pensée léniniste, la "Coexistence pacifique est une ligne révolutionnaire, une stra-tégie révolutionnaire. Le but de la stratégie de coexistence paci-fique est d'assurer les conditions favorables à la victoire du Socialo-Communisme mondial…".
Les Communistes, parlent souvent de PAIX, mais de quelle paix s'agit-il? Selon Lénine, "la politique de l'Union Soviétique est une politique de paix. C'est simplement une autre forme, dans les conditions présentes, de se battre contre le capita-lisme". Pour les Soviétiques, la vraie paix ne peut venir que quand le monde entier sera communisé.
En 1930, le triple lauréat du "Prix Lénine", Dmitri Manuilski, explique: "La guerre à mort entre le communisme et le capita-lisme est inévitable. Certes, nous ne sommes pas encore assez forts pour attaquer. Notre heure viendra dans 20 ou 30 ans. Pour vaincre, il nous faut user de surprise. Nous commencerons par mettre en oeuvre le Mouvement de la Paix le plus théâtral qu ait jamais existé. Il y aura des propositions percutantes et des concessions extraordinaires. Les pays capitalistes, stupides et décadents comme ils le sont, travailleront avec plaisir à leur propre destruction. Ils ramperont bientôt en direction du piège d'une nouvelle amitié que nous leur tendrons. Et quand ils se seront défaits de leur glacis protecteur, nous les écraserons de notre poing fermé".
La conception des communistes de la détente a été révélée dans un échange entre Leonid Brejnev et Walter Ulbricht, ancien président du Conseil l'Etat d'Allemagne de l'Est. M. Ulbricht pensait qu'il n'était pas sage de poursuivre une politique de dé-tente. Cependant, Brejnev tint à rassurer ses camarades: "Faites-nous confiance, camarades, parce que d'ici 1985, comme résul-tat de ce que nous accomplissons à travers la détente, nous au-rons accompli la majeure partie de nos objectifs en Europe de l'Ouest. D'ici 1985, nous aurons consolidé nos positions. Nous serons prêts à exercer notre volonté partout où nous le dési-rons…".
D'une manière générale, on peut résumer la stratégie sovié-tique comme suit: "En position de faiblesse, négocions. En po-sition de force, attaquons". C'est seulement quand Dwight David Eisenhower (1890-1969), Président des Etats-Unis, menaça se-crètement d'utiliser les armes nucléaires en Corée que les Nord-coréens acceptèrent un armistice.
Quand le Président Nixon reprit les bombardements sur le Viêtnam, les nord-viêtnamiens acceptèrent des Accords de Paix. Huit mois après que Richard Nixon eût quitté son poste, les nord-viêtnamiens envahissaient le Sud. Régulièrement, les So-viétiques insistent pour que l'on interdise les armes spatiales. En réalité, ils ont déjà développé des systèmes anti-satellites opéra-tionnels et la technologie du laser; ils craignent tout simplement que les Etat-Unis les rattrapent dans ces domaines. Les Soviéti-ques ont réussi à négocier un traité, le traité ABM de 1972, où les Etats-Unis ont promis de ne pas construire de système de défense effectif contre les missiles balistiques. Tandis que les Etats-Unis ont respecté jusque-là ce traité, les Soviétiques l'ont violé. L'existence de radars soviétiques ABM, de même que de multiples violations du traité SALT II, ont été révélées et prou-vées par le Gouvernement Américain.
En 1973, les Etats-Unis abandonnaient une Guerre à demi
victoire au Viêtnam. Mon rôle est de comprendre les leçons de cet abandon. Aujourd'hui, beaucoup de gens sont tombés victi-mes du syndrome viêtnamien, ayant une réaction quasiment pa-ranoïaque à la seule idée d'envoyer des troupes américaines à l'étranger. Nous devons comprendre pourquoi la leçon du Viêt-nam est si importante dans la stratégie communiste.
En 1967, l'agence cubaine "Prensa Latina" publia un mes-sage de Che Guevara "de quelque part dans le monde à l'Orga-nisation de solidarité des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Améri-que latine ". Guevara déclarait: "Combien lumineux serait l'a-venir si 2, 3, beaucoup de Viêtnams fleurissaient à la surface de la terre, avec leurs pourcentages de morts et d'immenses tra-gédies, avec leurs actes d'héroïsme quotidiens, avec leurs atta-ques répétées contre l'impérialisme, l'obligeant à disperser ses forces sous le coup de la haine grandissante des peuples du monde entier!... ".
Certains démagogues proclament "Plus de Viêtnam!", mais l'objectif des communistes est de créer "un, deux, trois, beau-coup de Viêtnams". Ils pensent que cet engagement épuisera les ressources du Monde Libre et surtout affaiblira sa volonté de résister. Pourquoi les Etats-Unis abandonnèrent-ils une Guerre inachevée au Viêtnam? On ne peut pas dire que c'était à cause du manque d'armement. Les Etats-Unis ont laissé un stock d'ar-mes modernes d'une valeur de 5.000.000.000 de US$ en quittant le Viêtnam. L'armée américaine fut battue psychologiquement par des gens qui luttaient souvent avec un armement beaucoup plus primitif. On ne peut non plus attribuer l'abandon aux con-ditions économiques du pays. Pendant plusieurs années après la chute de Saïgon, on continua de contrôler très étroitement les déplacements de nord-viêtnamiens vers le sud, de peur qu'ils ne découvrent qu'en fait, contrairement à la propagande, cette partie du Viêtnam était bien plus prospère que le nord. Ce n'est pas non plus à cause de la répression politique au Sud-Viêtnam que la guerre fut abandonnée et considérée comme perdue. Par compa-raison avec d'autres nations de la région, il y avait au Sud-Viêt-nam une relative liberté politique.
Pourquoi donc abandonna-t-on cette guerre? Mao Tse Toung dit une fois: " Les armes sont importantes, mais elles ne sont pas le facteur décisif. L’homme est le facteur décisif". Durant la guerre du Viêtnam, les américains manquaient d'un but pour se battre. Comme le dit la chanson populaire américaine:
- Un, deux, trois, pourquoi combattons-nous ?
- Ne me demande pas, je m'en moque.
- Le prochain arrêt c'est le Viêtnam.
Cette attitude contraste fondamentalement avec celle des communistes. Quand les communistes chinois occupèrent Pékin après des années de lutte contre les forces nationalistes de Chiang Kai Chek, des histoires commencèrent à circuler sur les participants à la Longue Marche qui n'avaient rien à manger. Ces soldats seraient allés voir Mao Tse Toung pour expliquer leur situation. Et ce dernier aurait répliqué: "Faites cuire vos chaussures et mangez-en la semelle". C'est ce qu'ils firent.
Quand ces troupes victorieuses entrèrent dans Pékin, Mao les rassembla et dit: "Ne pensez pas que votre sort sera meilleur à présent. Il ne le sera pas. Mais je vous promets une chose: le sort de vos enfants, lui, sera plus facile".
Qu'est-ce qui pouvait inspirer ces gens à vivre une telle vie de sacrifice et de dévouement? Qu'est-ce qui leur donnait une telle détermination? C'était l'idéologie marxiste.
L'idéologie marxiste procure un rêve et montre les étapes pour le réaliser. Beaucoup attribuent les morts et les souffrances imputables au communisme à Joseph Vissarionovich, Djougat-chvili Staline (1879-1953). Mais le russe Vladimir Ilitch Oulia-nov Lénine (1870-1924), dans l'Etat et la Révolution, se servit des écrits de Karl Marx (1818-1883) pour prouver que de tels moyens étaient idéologiquement nécessaires pour accomplir le but. Le But, c'était le rêve marxiste.
Du marxisme émane un pouvoir mystique. Cette idéologie a le pouvoir de captiver les hommes et de leur insuffler un idéal et un rêve d'un caractère quasiment religieux. L'écrivain André Gide, parlant de son expérience du marxisme en 1935, commen-tait: "Ma conversion est comme une foi. Tout mon être est con-centré sur un but unique. Dans l'état déplorable du monde mo-derne, le plan de l'Union Soviétique semble constituer le salut de l'humanité". Dans sa dernière lettre à ses parents avant sa mort, Che Guevara écrivit les paroles suivantes: "Le marxisme a pris racine et s'est purifié en moi. Je crois en la lutte armée comme en l'unique solution pour ceux qui veulent se libérer, et je reste fidèle à mes croyances... ".
Le marxisme et ses promesses ont été capables d'enflam-mer le coeur des hommes à travers le monde entier, faisant naî-tre en eux la conviction que finalement un monde éthique et prospère sera le fruit de leurs efforts s'ils acceptent de se battre et de se sacrifier aujourd'hui. Quels sont les fruits réels du mar-xisme? Des milliers de boat people. Des millions d'affamés. Des massacres en quantité. Plutôt que de s'excuser à la face du monde pour la destruction d'un avion civil de la KAL en 1983, les Soviétiques ont déclaré que leur espace était sacré et décoré le pilote responsable pour sa défense de la patrie en danger.
Le "Magazine Forces" du 6 Décembre 1982 observait qu'-après 66 ans, l'URSS n'avaient réalisé qu'une longue marche vers nulle part. Le marxisme ne marche pas parce que ses fon-dements idéologiques sont faux. Le matérialisme dialectique, le matérialisme historique, les théories économiques de Marx, la théorie marxiste de l'aliénation, sont intégralement fondés sur la science obsolète des XVII et XVIIIème siècles.
Dans le passé, l'Occident a essayé de traiter le commu-nisme de différentes manières. On a souligné ses atrocités. On n'a pas manqué d'évoquer la personnalité pervertie de certains dirigeants communistes. Aujourd'hui, le temps est venu de met-tre fin au communisme. Le point le plus faible du communisme est son idéologie.
Face aux développements de la science au XXème siècle, le marxisme ne tient guère. Le marxisme, basé sur le matérialisme, est devenu totalement obsolète au tournant du siècle, avec le développement des théories d'Einstein et les implications du principe d'entropie. Le XXème siècle est l'époque où nous devons lancer une offensive idéologique contre le marxisme. De la même manière, nous devons réfléchir sur le statut du Monde Libre et le réévaluer. Quelles sont nos positions? Que voulons-nous accomplir? Comme nous l'avons vu, le monde communiste a dénoncé avec succès les injustices du Monde Libre. Incons-ciemment, la presse occidentale a souvent servi d'instrument pour exposer ces injustices sans montrer en contrepartie que le com-munisme n'avait aucune solution à ces problèmes. Cette politi-que naïve et à courte vue a conduit à retourner la population contre certains gouvernements en les laissant face à un avenir incertain une fois le communisme installé.
En réponse à ce problème nous devons, tout d'abord, réali-ser que le communisme est un parent idéologique du nazisme et qu'il adonné lieu au même type de barbarie. Ensuite, nous de-vons élaborer une vision du monde qui réponde aux exigences de la condition humaine.
Surin (Thailande), le 3 Novembre 1987.
0 comments